J’ai pas envie. J’ai rien à vous dire à part que je préfèrerais jouir de ma gueule de bois en paix, sans subir mon corps et ma fatigue due à mon alcoolisme poussé du week-end. Ne me jugez pas, c’est une safe place ici, je suis censée pouvoir tout dire. 

D’ailleurs, qui n’a pas trinqué à la victoire des bleus samedi soir ? À l’heure où le patriotisme européen résonne comme un acte solidaire où tout le monde n’est que « soutien à l’Ukraine ». Samedi soir, les Français étaient surtout contre les Anglais ! Et je n’ai pas résisté à l’envie irrépressible de profiter d’une effusion sportive qui promettait du grand spectacle. Et j’ai été servie. J’ai vu des mecs se rouler par terre dans la bière, tellement saouls, 1h avant le début du match. Mais j’ai aussi vu des meufs tellement en kiff qu’elles chantaient la Marseillaise plus fort que leur mec. 

Tout était là, la bière, la bouffe dégueu, la queue au bar, mais surtout, la victoire ! Mais je n’ai compris les règles du rugby qu’à la fin du match… Un peu comme Jean Lassalle qui se demande s’il ne va pas se retirer de la campagne présidentielle à moins de 30 jours du 1er tour. C’est un peu tard non ? Après avoir dégommé tous les stands du salon de l’agriculture et lancé un paquito en pleine après-midi, le mec abandonne. Bon, il faut dire qu’à part lui et les joueurs de rapido, personne n’y croyait vraiment… Mais l’espoir possède cet élan mystique qui poussent les supporters du PSG à toujours croire à une victoire en ligue des champions en début de saison et Dupont Aignan à considérer ses pourcentages comme une chance de signer son bail à l’Elysée. 

En parlant d’espoir, d’après le ministre turc des affaires étrangères, la Russie et l’Ukraine « sont proches d’un accord ». Alors, moi je veux y croire hein ! Mais faut me vendre l’info parce que pour l’instant, je n’achète pas. J’ai l’impression que tout le monde revendique son rôle de médiateur dans l’histoire. On n’avait notre p’tit jeune pas rasé, en sweat à capuche, avec son téléphone greffé à l’oreille comme un ado. Maintenant, on a la Turquie qui s’attribue une neutralité helvétique. Qui sera le sauveur des Ukrainiens ? Qui se couvrira d’une gloire historique digne de Churchill à l’issue de cette guerre ? En tous cas, ça fait beaucoup de héros dans l’histoire… Je me perds dans le casting. Pourtant s’il y en a bien qui restent en tête d’affiche, ce sont Zelensky qui n’avait sans doute pas prévu ce rôle dans sa carrière et la population ukrainienne qui vivent leur pire cauchemar. 

Espoir ou fatalité ? J’oscille entre les deux. Marchant sur le fil de la résignation et du dégoût. Faut dire que j’ai pas trop l’équilibre. Et en plus, j’ai le vertige. Mais je suis peut-être encore bourrée…! Ou plus assez. Je ne sais pas. Mais ce qui est sûr c’est que mon foie lui, espère une vie bien meilleure pour ces prochains jours, au moins autant que Valérie Pécresse qui se voit déjà au deuxième tour. Du coup, je vais noyer mon amertume dans une tisane détox pour ce soir et attendre que l’espoir reprenne les couleurs de l’Ukraine. 

Love, Durex et Lexomil

Melody Daniel