Viens Joséphine dans ma machine qui vole, s’envole comme une folle
Mon cher Leo !
Si on prononce ton nom en ma présence, je ferme les yeux et j’entends cette douce chanson que tu murmurais à l’oreille de Rose, sur ce bon vieux Titanic. Crois-moi, je t’aurais fait monter sur cette fichue porte et on aurait vécu d’amour et d’eau…très très fraiche !
Mais depuis, tu en as fait du chemin. Ta barbe a poussé et le jeune vagabond à bretelle que tu étais a évolué. Du bateau tu es passé à la plage, et de la plage t’as voulu prendre l’avion petit Aviator ! Ok, j’ai bien compris prendre le bus c’est pas trop ton délire. Et je l’avoue c’est ce qui me fait craquer chez toi !
« Attrape-moi si tu peux », t’inquiète, j’ai bien saisi le message !
Car oui, je cours tous les jours pour arriver à te suivre dans ta course effrénée ! Mais à ce rythme-là, ce n’est plus un simple footing, c’est un vrai marathon ! Je tente déjà de suivre tes changements de look. T’as usé tout ton stock de gel en voulant être le Magnifique ou jouer les traders à Wall Street. Et finalement, t’as laissé tomber les costards pour refaire surgir ton côté plus sauvage… grrrrrr !
Bon, côté sauvage tu t’es peut-être un peu emballé ces derniers temps. Je sais que tu rêves d’un bel Oscar pour « The Revenant », mais niveau pilosité et dentition, il va falloir modifier deux, trois détails !
Donc une fois que tu auras eu ta petite statuette dorée on ira faire un petit tour chez le barbier ! Pour que toi et moi devenions Roméo + Juliette, je suis prête à tout !
Il faut dire que je pars avec un handicap. Je ne suis ni mannequin, ni blonde platine. Je vais donc miser sur d’autres atouts pour te conquérir. Notamment l’écologie ! Pour toi je deviendrai plus verte que verte ! Une sorte d’Eva Joly… en un peu plus glamour quand même ! Je suis prête à faire le tour du monde en trottinette, à manger des topinambours et même à ne pas m’épiler pendant un an pour ne plus utiliser le chauffage !
Mais pendant que je cours à en perdre haleine pour t’attraper, toi, tu cours après cet Oscar qui te fait tant rêver. Tu n’as d’yeux que pour Scorsese, Tarentino, Cameron et tes autres camarades de jeux. Je te passe bien sûr tes nombreuses conquêtes blondinettes qui ont provoqué chez toi un réchauffement climatique bien plus grave que celui de la planète.
Mon cher Leo, sache que je ne perds pas espoir. Et si je n’arrive pas à t’attraper pour de vrai, je continuerai à t’observer, de rêve en rêve, d’inception en inception.
Pourvu que la toupie ne s’arrête jamais…