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Retour sur « The French Dispatch »

Présenté en compétition au Festival de Cannes 2021, le dernier film de Wes Anderson est en ce moment au cinéma. Après The Grand Budapest Hotel et L'île aux chiens, le cinéaste américain nous émerveille une fois de plus avec The French Dispatch.

« Don't cry in my office  »

L’histoire nous plonge dans la création du dernier numéro d’un magazine américain publié dans la ville française « Ennui-sur-Blasé » au XXème siècle. Après le décès soudain de son rédacteur en chef Arthur Howitzer Jr. (Bill Murray), l’équipe décide de lui rendre hommage et revient sur les trois meilleures histoires publiées dans la revue. Tout cela, sans pleurs car Howitzer en avait horreur.

Des histoires abracadabrantes (alert spoiler)

La première partie du film est consacrée à une introduction sur la ville d'Ennui-sur-Blasé. Reporter spécialisé dans le tourisme, Herbsaint Sazerac (Owen Wilson) nous livre une présentation extravagante de la ville à bicyclette. 

 

Timothée Chalamet & Lyna Khoudri © The Walt Disney Company France

Comme une anthologie, on découvre ensuite les trois histoires retenues pour le dernier numéro du journal. Éminente critique d’art, J.K.L. Berensen (Tilda Swinton) revient sur son article à propos du dangereux détenu Moses Rosenthaler (Benicio del Toro). Artiste au talent inouï, il peint des œuvres inspirées par Simone, sa muse et gardienne de prison (Léa Seydoux). Son travail est repéré par le marchand d’art Julien Cadazio (Adrien Brody) qui le fait connaître dans le monde entier. 

La deuxième histoire traite des événements de mai 68. Zeffirelli (Timothée Chalamet), un étudiant éblouissant et engagé,  rédige son manifeste avec l’aide de la journaliste Lucinda Krementz (Frances McDormand). Malgré leurs différends, une autre brillante étudiante nommée Juliette (Lyna Khoudri) se joint à lui pour mener la révolte. Les comptes avec le maire d’Ennui se règlent via une partie d’échec dont la tension dramatique ne promet rien qui vaille.

Enfin, le journaliste culinaire Roebuck Wright (Jeffrey Wright) raconte comment sa chronique sur le  chef Nescaffier (Stephen Park) s’est transformée en affaire de police. Alors qu’il goûte les fameux mets du cuisinier chez le commissaire de la ville d’Ennui (Mathieu Amalric), le journaliste assiste au kidnapping du fils de son hôte.

Des étoiles plein les yeux 

Dès les premières secondes du film, on reconnaît l’univers inimitable du réalisateur. Wes Anderson laisse libre cours à son imagination et à son sens de l’esthétique. On adore ou on déteste. Et pour The French Dispatch, c’est sûrement plus vrai que jamais. De notre côté, l’originalité du scénario et la photographie nous ont immédiatement subjugués. On découvre notamment de fabuleux décors en carton-pâte dont l’immeuble où se trouve la rédaction, clin d'œil au film Mon oncle de Jacques Tati. Mais aussi, des personnages plus décalés les uns que les autres en costumes des années soixante et des images tantôt pleines de couleurs, tantôt en noir et blanc.

 

© The Walt Disney Company France

Hommage à la France et au journalisme 

Qu’il s’agisse de l’art, de la politique, de la gastronomie ou du cinéma, cette comédie dramatique est une ode à la culture française d’un point de vue américain. Avec humour et amour, Wes Anderson n’hésite pas à en grossir les traits. Il s’entoure d’excellents acteurs français pour des rôles secondaires qui font mouche, tels que celui des parents de l’étudiant Zeffirelli interprétés par Guillaume Gallienne et Cécile de France. C’est aussi un hommage touchant au métier de journaliste et aux innombrables façons de raconter une histoire. Le genre de film qui fait du bien à l’âme.

© The French Dispatch

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