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Rupture à domicile : l'uber de la séparation

Rupture à domicile, c’est l’histoire de Marc Delaporte, VRP pour l’agence du même nom qu’il a créé. Son affaire prospère, jusqu’au jour où il est contacté par un client pour une mission. Le souci, c’est que la personne à qui il doit annoncer la mauvaise nouvelle est son ancienne compagne. Rupture à domicile où l’histoire d’un drôlissimme triangle amoureux.

Vous n’avez pas le courage de quitter votre compagnon ? L’agence Rupture à domicile est là pour vous. Pour ce faire, rien de plus simple il suffit de contacter Marc, le patron de l’agence. Ce dernier se chargera de faire le sale boulot pour vous.  

Ce trentenaire au look chic affiche un large sourire. Il faut dire que son idée d’entreprise séduit beaucoup de personnes en manque de courage. Comme l’affirme Marc, « Je ne quitte pas les gens pour les autres, je les libère. » Malgré son business florissant, il préfère toutefois rester discret sur ses activités. Officiellement, il est consultant.

Alors qu’il nous détaille ses activités, il est justement contacté par un client qui souhaite se séparer de sa compagne. Il accepte la mission et part l’exécuter. Le souci, c’est que la personne visée n’est autre que Gaëlle, son ex qu’il n’a pas revu depuis sept ans. Marc débarque, mais lorsqu’il tombe sur ex, il noie le poisson concernant la raison de sa visite. 

Son ex attend justement Hypolite, le client de Marc, qui doit débarquer d’une minute à l’autre, et pointe son nez comme une furie pour annuler sa « mission » mais ne sait pas qu’il va tomber sur l’exécutant de la commande. Ce dernier pense que Marc est un pote de sa dulcinée. C’est parti pour un jeu trouble à trois, mais aussi pour une opposition de style entre Marc, l’intello ténébreux et Hypolite, le publicitaire superficiel.

Sans vous dévoiler la suite pleine de rebondissements, cette pièce de théâtre fonctionne et vaut le détour. Outre l’intrigue inédite, les répliques sonnent parfaitement et les acteurs échangent avec beaucoup de fluidité. Pas étonnant qu’elle approche les 350 représentations et qu’elle ait récolté une nomination aux Molières.

Les applications remplacent le contact

Pour Tristan Petitgirard, son metteur en scène, cette nomination fut une belle surprise : « Il est rare que les comédies soient nommées. Et nous étions dans un petit théâtre, apprécié, mais qui n’avait jamais eu jusqu’à présent de nomination aux Molieres . Ça a été un joli cadeau pour moi mais aussi pour Didier constant et Yves Lemonnier dont c’était le dernier spectacle comme directeur du lieu. Et puis surtout c’était fou d’être nommé aux côtés d’auteurs comme Yasmina Reza, Pascal Ramber, Michel Houelbecq ou Éric Assous » ...  

L’idée de la pièce est inspirée de l’actualité : « J’avais lu un article expliquant que ce service existait réellement aux Etats-Unis et je me suis dit que cela ferait un formidable sujet de fiction. » Toujours selon lui, ce type d’entreprise est représentatif de notre époque : « La rupture devient « ubérisée ». Les applications remplacent le contact. On communique de plus en plus et en vaut on parle de moins en moins . »

Benoît Solès, qui assure le rôle d’Hypolite depuis le début de la pièce, considère que jouer une pièce comique n’est pas de tout repos : « La comédie c’est a la fois beaucoup de rigueur car c’est une mécanique, il y a une musique, un rythme qui font que les effets et les vannes doivent passer comme cela. C’est un genre qui demande beaucoup de virtuosité technique. »

Un côté technique qui n’empêche en rien les acteurs de s’amuser sur scène : « Quand je suis arrivé il y avait déjà un certain niveau de déconnade. On se disait juste après la pièce, c’est génial car on s’aime  et on s’amuse dans la vie. On est heureux de se retrouver et de jouer.  » assure Jean-Baptiste Martin qui a pris la pièce en cours de route pour remplacer Olivier Sitruk.

 « On est en constante recherche de faire marrer les copains »

Une proximité qui permet aux invités de tenter plus de choses sur scène selon Anne Plantey : « On est en constante recherche de faire marrer les copains tout en essayant de rester sérieux. Ensuite, cela nous permet de bien debrieffer entre nous. Cela nous laisse plus de liberté pour essayer. »

Un côté familial qui se retrouve également au sein du lieu, Le Splendid. Ce théâtre qui a vu défiler la troupe des Bronzés, dont Benoît Moynot alias Monsieur Preskovic dans Le Père Noël est une ordure qui gère l’établissement et qui fait travailler ses enfants. Michel Blanc est même passé voir la pièce.

En définitif, Rupture à domicile, est une pièce de théâtre rythmée avec des dialogues percutants qu’il ne faut pas louper qu’on peut voir en famille et même en couple.

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Rupture à domicile se joue au théâtre le Splendid. Infos et réservations ici

 

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