Alors qu'il avait sa carrière tracée dans le secteur bancaire, Brahms a préféré démissionner pour tenter une carrière sur scène. Après deux ans a tester ses vannes, l'humoriste originaire de Charenton-le-Pont s'est lancé sur scène. Là-dessus, il nous livre ses observations sur le monde qui l'entoure. Rencontre avec un humoriste débarqué sur scène par hasard.
Votre spectacle est intitulé le Sale-teint Banque ? Comment expliquez-vous le nom de ce spectacle ?
J’ai écrit sale comme la saleté. Le teint par rapport à mon teint et banque parce que je bosse en banque. Certains vont dire c’est parce qu’il est noir et bosse en banque. En fait, je suis tellement un batard dans mon spectacle et j’ai tellement un fond noir qui m’apporte cette folie. C’est pour faire un contre-pied. J’ai une vision personnelle et je suis agacé par pleins de choses. Je suis agacé par tout. Je suis un chieur dans la vie et du coup. C’est en étant chiant et chieur que je suis drôle. Que ce soit sur scène ou à l’extérieur.
Vous travaillez toujours dans le secteur bancaire ?
Je suis en intérim actuellement pour me laisser du temps pour travailler mon spectacle. Je reçois souvent des propositions. Si je dois accepter il faut que cela corresponde à pleins de choses pour que je suis puisse faire de la scène en toute sérénité.
Comment est né cette passion pour la scène ?
A la base, j’étais très bien. J’avais mon taf, ma situation, mon salaire. Je changeais de boîte tous les deux ans parce que je me lassais. Lors de ma dernière experience, au bout de deux mois, j’arrivais le matin avec la boule au ventre. Je me réveillais pour aller au travail « à reculon » car ce n’était plus possible. J’ai démissionné sans savoir ce que j’allais faire derrière. Là je me suis dit je m’en fiche.
Pouvez-nous raconter comment le déclic a eu lieu ?
Il a eu lieu il y a deux ans. On m’en parlait beaucoup. Je dénigrais ce métier. J’avais ma situation et je voyais les gens en train de faire des blagues mais que tout peux aller très vite dans un sens comme dans l’autre. J’avais peur de l’inconnu comme j’avais ma situation, j’étais bien et j’avais peur de découvrir autre chose. Ma démission m’a forcé à faire autre chose. Une amie m’a mis en contact avec un certain Rafik. J’ai fait ma première scène dans une Chicha « Le Tanjia ».Je voulais jouer partout à l’époque. Par moment, je jouais trois fois par jour.
Je voulais jouer partout à l’époque. Par moment, je jouais trois fois par jour. J’étais determiné.
C’est pas forcément l’endroit le plus facile pour commencer...
On peut dire que j’ai commencé dans le dur. En plus comme par hasard ce jour-là il y avait trois amies qui étaient venues comme cela, juste pour fumer leur chicha. J’ai joué devant elles. Franchement c’était nul. Ce jour-là, Ayoub Marceau qui était présent, d’ailleurs dédicace à lui. Il m’avait regardé et il trouvait que pour une première scène, j’étais à l’aise. Il m’a donné des petits conseils comme ne pas tout le temps raconter sa vie. Grâce à ses encouragements j’ai fait une deuxième scène. Là j’ai joué dans un vrai théâtre parisien au So Gymnase. Là cela s’est mieux passé et je me suis dit « c’est bon, je suis en kif, c’est ca que je veux faire». Ma quatrième scène c’était au White Dream. Bide total. Je voulais jouer partout à l’époque. Par moment, je jouais trois fois par jour. J’étais determiné.
Comment est venu le spectacle ?
Dès le début, j’avais comme objectif de faire le spectacle. J’ai commencé par un trente minutes que j’ai fait avec Ghislain Blique et à Rouen avec Charly Nyobe et pendant un an, j’ai travaillé non-stop pendant un an. Dès que je vois une situation, je l’enregistre en mémo vocal dans mon portable. Je fais en sorte de le tester. Je travaille essentiellement seul mais je travaille beaucoup avec mon ami d’enfance Kevin Gazo je répète avec lui , son avis est très important pour moi car il est talentueux sur la mise en scène et l’écriture. Surtout, il me connaît par cœur il assiste quasiment à toute mes scènes .
Ce que vous racontez dans le spectacle est vrai ?
Oui après c’est exagéré. J’avais vraiment une collègue qui se délectait de pouvoir assister à la fête des châtaignes et elle en a parlé à tout le monde alors que je m’en foutais. Je voulais développer le truc sur la banque.
Je ne m’intéressais pas à cela spécialement.
Vous vous voyez faire du stand-up toute ta vie ?
Ah moi c’est la scène. Quand je suis sur scène et je vois des gens rire à mes blagues je kiffe. En plus c’est marrant car les gens qui viennent me voir sont de toutes les origines et il ressortent contents. C’est cela qui me rassure. Ce qui me fait dire que la France n’est pas un pays raciste. Les gens qui veulent rigoler s’en fichent de ton origine, si tu es marrant sur scène c’est pas important.
Quelles sont les personnes qui vous ont inspiré ?
Je ne m’intéressais pas à cela spécialement. Je regardais les comédies. Certains me parlent d’humoristes américains comme Louis CK ou Kevin Hart et Eddie Murphy que j’avais vu dans des films mais que je connaissais uniquement au cinéma. Je me suis inspiré de personne pour faire ce que je fais. Je ne regarde toujours pas les spectacles pour ne pas être influencé. J’ai envie de m’inspirer uniquement de moi. Mon univers est déjà assez fou. A force de regarder tu vas prendre des phases un peu. Je regardais quand même certains spectacles comme ceux de Gad, Jamel Debbouze ou Thomas N’gijol mais cela ne m’a jamais donné envie de faire de la scène.
Votre anecdote la plus marquante sur scène ?
J’ai fait des concours assez rapidement c’est pour cela que j’en suis là. Cela m’a vite rassuré, dont un concours qui s’appelle la nuit des talents. J’ai été en finale à Thiais. J’ai pu jouer devant 2500 personnes et j’ai fini sur « une standing ovation ». Dans le jury, il y avait notamment Smaïn qui m’a fait un discours élogieux. C’est ce jour-là que j’ai pris conscience que je voulais vraiment faire de la scène.
Retrouvez Brahms dans son spectacle "Où j'en suis..."
Date exceptionnelle au Théâtre de Dix Heures Samedi 16 Novembre 19h00 et au théâtre Pixel les jeudis 19h30 en décembre et janvier .
