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David Azencot : "Je suis un pessimiste joyeux"

Avant de monter sur scène, David Azencot a exercé ses talents d'auteur dans la publicité. Il en a gardé le sens de la formule pour mettre en forme ses punchlines acides et pleines d'ironie. Dans son spectacle Inflammable, il décrypte l'actualité et l'époque actuelle avec son bidon d'essence et sa boîte d'allumettes...

Est-ce que vous regrettez la pub ?

Absolument pas. Jamais. Je regrette juste d’en avoir fait si longtemps, 10 ans, même si au début je m’y amusais bien. On pouvait se marrer en faisant de la pub, même si c’était déjà travailler pour Belzebuth. Maintenant c’est fini. Je le sais, j’ai des amis qui y purgent encore leur peine.

Comment vous travaillez vos textes  ? Par quelles sources d’informations ?

Je lis la presse tous les jours, je suis évidemment accro à Twitter, et je lis aussi des bouquins sur les sujets qui m’intéressent pour être un peu moins con et ne pas réagir bêtement dès qu’il se passe quelque chose. Je pense que c’est ça le problème, maintenant. Toutes les vannes ou presque sont trouvées dans les 10 mn, il faut donc avoir une réflexion en plus. Et puis on ne peut pas réagir à tout. Faut pas confondre « des combats » et « débats de cons » !

Le spectacle évolue-t-il en permance pour coller à l'actualité ? 

C’est vrai que je réagis beaucoup à l’actu, mais j’aborde des sujets de société qui sont des tendances lourdes : le réchauffement climatique, l’intégrisme, la misère ne sont pas des choses qui vont disparaître demain, malheureusement. Les raisonnements que je fais ne sont pas liés à une actu précise. Après, on se lasse de certains passages, et un nouveau spectacle naît. En ce moment je bosse sur des sketchs sur la vieillesse et la façon dont on traite les personnes âgées. On va se marrer, hein !  

Vous êtes vraiment pessimiste ? Ce n’est pas juste une posture ?

Aaah je suis vraiment pessimiste. Et chaque jour qui passe me donne raison. Quand j’étais petit, j’avais peur de la guerre atomique, maintenant on sait qu’on va tous mourir de faim noyés dans nos déchets, chaque naissance en plus est un adulte de trop, une mouche de plus sur la pile de merde qu’on bâtit depuis des siècles… Mais par contre je suis un bon-vivant et je n’ai jamais pris un Lexomil de ma vie… Donc disons que je suis un pessimiste joyeux ! 

Comment vous vous êtes rencontrés avec Kevin Razy, ton apport ?

On s’est rencontrés sur scène à Argenteuil en 2009, je débutais, lui aussi, mais il était déjà hyper bon ! Ensuite il a vécu l’aventure Studio Bagel, et je m’y suis retrouvé aussi en tant qu’auteur pour Le Dezapping. On a en commun ce besoin de rire sur des sujets de fond, en faisant de la pédagogie. Du coup quand il a monté Rendez-Vous, j’ai été un des premiers à bord. Kevin et son producteur, Mourad, ont étudié tous les shows comiques d’information américains, sont allés sur place et ont ramené des méthodes de travail à la fois efficaces et hyper agréables. On travaille en pool d’auteurs, à Canal, et on s’amuse beaucoup. Je sais, dit comme ça, on dirait une putain de secte. 

Retrouvez David Azencot tous les mercredis à 19h au Point-Virgule !

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