Dans ton spectacle, tu nous racontes que tu étais auparavant éducateur spécialisé, qu’est-ce qui t’as amené à faire de l’humour ?
Oui c’est vrai, quand je travaillais en tant qu’éducateur, je faisais 3 jours au centre et j’avais le droit à 2 jours de repos. Je ne savais pas vraiment comment occuper ces journées où je ne travaillais pas puis un jour, en me baladant sur internet je suis tombé sur des lieux où tu pouvais venir faire tes sketchs sur des scènes ouvertes. J’ai tout de suite pris mon téléphone, j’ai appelé la personne qui se chargeait de la programmation et je lui ai dit que ça faisait 3 ans que je faisais de la scène alors que j’étais jamais monté sur scène avant cela.
Et alors comment ça s’est passé?
Du coup je suis arrivé là bas, les mains dans les poches. J’avais rien préparé du tout, je ne savais même pas à quoi m’attendre et dans quoi je m’embarquais. Au moment où j’ai dû monter sur scène pour faire mon sketch, je n’ai pas trop su quoi dire, je racontais des blagues comme ça. Évidemment le programmateur de l’événement a tout de suite vu que je n’avais jamais fait de scènes ouvertes auparavant et je me suis tapé un énorme bide.
Justement se lancer dans l’humour c’est avant tout accepter de se prendre des bides, aurais-tu un souvenir d’un des pires bides que tu as pris sur scène?
Quand j’ai commencé à présenter mes sketchs sur scène, ça faisait un peu moins d’un an que je faisais de l’humour. Et un soir je suis monté sur la scène du Paname et j’enchaînais les blagues mais ça ne rigolait pas du tout. C’était vraiment une catastrophe… Puis le panneau du Paname qui se trouvait derrière moi m’est tombé dessus et les gens ont explosé de rire. Au final la fin avait bien rattrapé le début.
Comment procèdes-tu pour l’écriture de tes sketchs?
En général j’écris l’après-midi, je ne suis pas une personne du matin. Du coup l’après-midi j’écris des choses qui me passent par la tête. Je regarde aussi des reportages, je m’inspire en me baladant dans la rue où en lisant des articles dans les journaux.
Dans ton spectacle tu incarnes une « tortue », à quel moment t’es venue l’idée de ce personnage et pourquoi?
En fait je n’ai pas du tout choisi ce personnage de « tortue », c’est le public qui a décidé de me coller cette étiquette après le buzz de la vidéo du Montreux Comedy. Après c’est sûr que je me suis inspiré de ce que je suis dans la vraie vie mais en grossissant les traits. Ce qui est assez intéressant c’est que avant je n’avais pas du tout ce personnage, je faisais comme les autres humoristes, je balançais des blagues comme ça. Puis un jour je me suis pointé sur une scène ouverte et j’ai essayé d’être le plus authentique possible et ce que je suis dans la vie de tous les jours. Et direct ça a marché les gens ont été beaucoup plus réceptifs.
Penses-tu que l’on peut rire de tout ?
Oui je pense que l’on peut rire de tout à condition que la chose soit bien amenée.
Quels sont tes projets pour la suite, est-ce que tu voudrais t’étendre au delà de la scène? J’entends par là le cinéma.
Oui j’ai pas mal de projets en tête, j’ai notamment joué cet été dans le prochain film de Mouloud Achour où je tiens un rôle principale avec Roman Frayssinet mais je vous en dis pas plus…
Qu’est-ce que tu penses de l’impact des réseaux sociaux sur l’humour ?
Je pense que c’est un bon outil pour faire la promotion de tes spectacles à venir, de tes projets aussi. Après faire rire sur scène et en vidéo ce n’est pas du tout la même chose.
Quels sont les artistes qui sont pour toi une source d’influence?
Je dirais Jamel Debouzze, Gad évidemment, et toute l’équipe du Jamel Comedy Club à l’ancienne.
Ton prochain spectacle aura lieu au théâtre du gymnase? Comment tu te sens ?
Je suis super content et excité à l’idée de jouer sur cette nouvelle scène mais je dois dire que je suis quand même stressé, c’est ma première grosse date, il va falloir assurer. Heureusement Ismael mon coach et metteur en scène est la pour m’aider et me rassurer.