Depuis près d'un an, Tom et Yassir vivent en colocation à Paris. Et pour partager leur quotidien, ils ont décidé de créer le compte insta @_colocs. Un post/deux phrases. Un code couleur/deux initiales : T pour Tom/Y pour Yassir.
Tom et Yassir se sont rencontrés sur une scène toulousaine. Et depuis, ils sont inséparables. Originaires de la ville rose, ils ont tout d’abord décidé de se mettre en coloc à Toulouse avant de monter à la capitale. Aujourd’hui, les deux acolytes arpentent ensemble les comedy club pour roder leur set et alimentent en parallèle, le compte insta @_colocs. Rencontre avec ces deux complices.
Comment est né le compte insta @_colocs ?
Tom : On est en plein confinement, on s’ennuie.
Yassir : On est à Toulouse, il n’y a pas de scène mais on veut garder un rythme d’écriture. On est assez fan du format écrit alors on s’est dit qu’on allait retranscrire notre vie de coloc de cette manière.
Comment construisez-vous les posts ?
T : Pour ce compte insta, on trouvait intéressant de faire rire en deux lignes. Sur une même idée, on pouvait avoir deux angles différents.
Y : On ne voulait pas non plus prendre trop de temps aux gens, qu’ils ne prennent que quelques secondes pour lire le post.
Il ne ferme absolument rien [...] et il a failli me perdre 400 balles !
T : Presque tous les posts partent d’anecdotes réelles !
Y : Le soir, on se pose et on regarde toutes les phrases qu’on a marquées dans la journée. On trouve la première punchline et on cherche ensemble la seconde, ou inversement. Pour le moment, on a publié 101 posts. Au début, ça allait super vite. Mais petit à petit, ça a été de plus en plus compliqué. On ne s’attendait pas au fait que ce soit aussi dur. Deux phrases, c’est vraiment difficile.
Sur votre compte, il est mentionné qu’il n’y a qu’une seule chambre dans l’appartement. Lequel d’entre vous s’y est installé ?
[Rires]
Y : C’est une semaine chacun.
T : Une garde alternée en quelque sorte. Et ça nous permet de laver les draps [rires].
Y : Nos affaires sont mises en commun dans la chambre. Comme on s’entend bien, on se les prête. Enfin, je lui taxe ses habits. Et comme on fait la même pointure, je lui prends aussi ses chaussures [rires]. Surtout que Tom achète deux paires de chaussures sur Vinted absolument tous les mois ! Il y a un peu de lui à chaque fois que je vais quelque part.
T : Il est monté sur la scène du Jamel Comedy Club avec mes Air Max. On a d’ailleurs commencé par raconter cette histoire sur le compte.
Que représente cette coloc pour vous ?
Y : C’est le commencement de quelque chose. Quand tu viens du sud de la France, tu arrives à Paris déterminé. Mais c’est aussi un nouveau terrain de jeu. Et le fait de l’appréhender à deux, c’est moins difficile, ça fait moins peur.
T : Heureusement que Yassir est là, qu’on est tous les deux ! Dès qu’on revient d’une scène, on débriefe. Ça crée de bons souvenirs.
Y : C’est des choses toutes simples mais savoir que lorsque tu rentres à l’appart, il y en a un qui est déter à faire à manger, ça fait du bien. Je sais que si j’habitais tout seul, je ne me ferais jamais à manger [rires].
T : On est très complices et complémentaires. On a réussi à trouver un équilibre.
Quelle est sa plus grande qualité ?
T : Il est très facile à vivre, il dit tout le temps « oui » ou alors il accepte mes « non ».
Y : Il est extrêmement généreux. C’est très sain parce qu’on n’abuse jamais de la générosité de l’autre.
Quel est son plus gros défaut ?
T : Quand il veut faire quelque chose, il est très lent parce qu’il veut faire de manière beaucoup trop minutieuse.
Y : Il ne ferme absolument rien ! Que ce soit le pot de moutarde, le shampoing, les placards, le sirop de grenadine… rien n’est fermé. C’est un délire, je ne comprends pas !
Ah et il a failli me perdre 400 balles ! Je les avais mis dans une enveloppe que j’avais laissée sur le bar….
T : …qui est en BORDEL !
Y : Et lui, il décide de faire du ménage… Sauf que, quand Tom fait le ménage, c’est mécanique : il ouvre un sac et il prend juste ce qu’il estime jetable. Et bien sûr, il jette l’enveloppe dans la poubelle…
Une demi-heure plus tard, je vais voir sur le bar et je lui demande : « Elle est où l’enveloppe ? ». Et il me répond : « Ah, je l’ai peut-être jetée ce matin… ». Il va vers la poubelle, il l’ouvre et là, il sort l’enveloppe et il souffle de soulagement. Il me regarde et il me sort : « Mais toi aussi, tu mets ça n’importe où ! ». J’étais en mode : « Non mais c’est pas la question, tu regardes avant de jeter ! ».
T : Est-ce que tu laisses 400 euros au milieu de paquets de clopes vides ?
Ce compte insta sert-il à faire passer certains messages à votre coloc ?
T : Il y a des posts qui découlent d’embrouilles mais comme on trouve une vanne, on en rigole et ça met fin à l’embrouille.
Quels retours avez-vous depuis que vous avez créé ce compte ?
Y : Il y a beaucoup de gens qui nous disent que c’est trop cool ce qu’on a, parce qu’il y en a pas mal qui se sentent seuls. Et les abonné.e.s se séparent en deux catégories : les personnes qui nous connaissent et celles qui ne savent pas qui ont est.
Presque tous les posts partent d’anecdotes réelles !
T : Une fois, en story, on avait fait un sondage avec une photo de tajine en demandant « selon vous, qui a fait à manger ? ». Et tout le monde a répondu Y alors que c’était T.
Comme les gens ne savent pas toujours qui est derrière le compte, ils s’imaginent et s’identifient à ces deux colocs qui balancent des vannes. Des colocs tagguent souvent leur coloc par exemple.
Quels sont vos autres projets ?
Y : On va reprendre le compte en septembre. Il y a plein de choses qui se sont passées dans nos vies et qu’on va pouvoir raconter. La prochaine étape pour ce compte serait de le vloguer mais toujours avec un format court. On aimerait mettre des images sur ce que l’on vit…
T : …et filmer notre vie de coloc mais aussi de stand uppeur avec tout le processus créatif.
Quels comptes insta recommanderiez-vous ?
Y : Je suis assez admiratif de la cadence de posts de @rencards. J’aime beaucoup @astrosympa mais aussi @handsoffmydinosaur, un compte d’images cutes et bêtes.
T : J’aime bien @violentviandevv et @cyanidehappinessvf2, un compte américain traduit en français. Ce sont de petites bd avec des dessins très simples. L’humour est soit très noir, soit absurde ou même parfois les deux. Et un autre aussi : @noeloquence, ce sont des photos absurdes de situations qui n’ont aucun sens.
Rendez-vous sur le compte insta @_colocs pour découvrir les coulisses de la vie de coloc.