Elle a commencé par le théâtre, joué dans le métro, avant de monter sur scène pour se lancer dans le stand-up. L'année 2017 risque va être une année chargée pour elle. Outre le lancement de sa chaîne YouTube, Laura Domenge va présenter son spectacle En personne(s) sur les routes de France. Entretien avec une jeune comédienne déjà expérimentée.
Comment vous avez commencé dans le stand-up ?
Il y a trois ans, par hasard, quelqu’un qui était mon ancien prof de théâtre m’a suggéré de me lancer en solo. J’avais commencé à écrire un spectacle mais c’était un peu à l’ancienne. En allant au Paname, j’ai commencé à faire un petite forme exprès pour ce lieu. Ceci a fait que mon écriture est devenu plus stand-up. Au début, je jouais sans micro ce qui n’est plus le cas. Je parle plus d’anecdotes, personnelles que je raconte avec des vannes qui sortent avec un personnage qui sort. Avant je partais sur des sketches entier sur un personnage dans une situation. Maintenant, dans mon spectacle, je joue tout cela. Mon spectacle est un fil rouge de stand-up qui parle de ma vie. Comme par exemple le fait que j’ai presque trente ans et que je suis encore une énorme gamine.
D’où vous vient cette passion de la scène ?
J’ai commencé le théâtre à 10 ans, dans une troupe professionnelle. Je ne suis pas passé par la case loisirs, c’était tout de suite un métier. Cela a duré jusqu’à mes 13 ans. J’ai arrêté, puis repris à partir de mes dix-huit ans ans. Un an après, j’ai monté ma compagnie de théâtre « Les Strapantins » en parallèle et financé mon premier spectacle en faisant des happenings dans le métro. Je prenais des scènes classiques que je jouais en Alexandrin. Cela nous a rapporté pas mal. On a ainsi pu jouer dans des beaux théâtres tout boisés dans le seizième arrondissement. Dans le métro, cela nous a apporté de la visibilité vu que les journalistes le prennent aussi. Cela nous a permis d'avoir des articles dans Libération.
Comment vous fonctionnez pour travailler?
Dès que j’ai une idée je la note sur mon téléphone. Cela peut survenir à tout moment, y compris quand je vais voir des spectacles, Mes plus grandes fulgurances arrivent parfois juste avant de monter sur scène. Comme au Paname, seulement cinq minutes avant. Je travaille également avec un metteur en scène. J’ai commencé avec Christian Lucas pour commencer à écrire mon spectacle et aujourd’hui avec Quentin Buisson qui m’apporte un regard artistique. Depuis un an, j’ai commencé à écrire seul. .Ensuite, les gens m’apportent un regard extérieur. Je fais aussi des vidéos avec les gens de Lolywood. Je ne fais pas cela pour la visibilité. Je suis comédienne et je kiffe jouer quelque soit le support. D’ailleurs, cela me donne envie de monter ma chaîne YouTube pour écrire d’autres sketches et jouer des trucs complètement fous.
Comment vous voyez l’importance des vidéos Youtube en tant qu’humoriste de scène ?
Dans mon cas, cela n’apporte pas de public pour l’instant. En termes de jeu, la différence c’est que lorsque tu mets une vidéo sur Internet c’est trop tard si tu te plantes, cela reste. Sur scène, si tu rates quelque chose tu peux recommencer le jour d’après. C’est pour cela que j’évite pour l’instant de diffuser les vidéos de mes sketches en ligne.
Quel est l’apport des scènes ouvertes ?
Une confrontation directe au public. Moi qui suis une énorme trouillarde, cela m’a mis face à des peurs que je soupçonnais pas. J’ai l’impression que si j’arrête de jouer, je ne pourrais plus recommencer tellement j’ai la trouille. Jouer dans une scène comme au Paname, cela t’apporte énormément de confiance. Je peux tester par bribes de 5 minutes. L’autre avantage, c’est qu’on voit les autres donc cela permet de te nourrir de leur travail. A Paris, tu peux tester tous les jours si tu veux les mêmes dix minutes que tu peux affiner. En Province, vu que c’est le même public, tu es obligé de faire des nouveaux sketches.
Quelles sont vos références humoristiques ?
Je suis une enfant des années 90, donc j’ai été élevé avec Elie et Dieudonné, Elie Kakou, Valérie Remercier. Il y aussi Les Inconnus, grosse fan. Ce qui est marrant c’est qu’en regardant les sketches, je me rend compte que je comprenais pas tout quand j’étais petite. Sans oublier l'émission Palace. Il n’y a pas eu d’équivalent télévisuel mais tu peux voir que les sketches sur le web ont pas mal été influencés. Notamment avec les interventions du professeur Rollin.
Et dans les humoristes d'aujourd’hui ?
L’avantage c’est qu’aujourd’hui il y a le choix. Plus c’est singulier, plus c’est génial. Thomas VDB, Jean-Philippe de Tinguy, Vincent Dedienne, Ben, Fadily Camara, Blanche Gardin ou Hakim Jemili. Le fait que le stand-up ce soit démocratisé, t’oblige à redoubler d’exigence. Ensuite, je m’intéresse aussi à l’univers du cirque. J'ai beaucoup d'intérêt pour ce qui est pluri-disciplinaire.
Qu’est-ce qui vous inspire ?
La vie de tous le jours, la société, les moeurs. Je me refuse à faire de l’actualité parce que c’est périssable. Il y aussi mes névroses, c’est mieux de faire une thérapie. Plus tu parles de toi et plus cela parle aux autres. J’ai plus envie de parler des choses qui me font peur. Si tu parles des choses qui vont bien cela ne fait pas rire les gens.
Des projets pour cette année ?
Inch’allah je vais monter ma chaîne YouTube. Je vais faire ma tournée en province. Je pars à Nantes en avril. En juillet, je fais le Festival d'Avignon au Palace.
L’anecdote la plus marrante ?
La première fois que j’ai joué mon sketch. C’était une soirée caritative pour une association qui s’appelle « Les enfants du Vietnam ». Je jouais dans une salle des fêtes. Il y avait un problème avec les nems qui étaient servis en retard. Au moment où je commence mon sketch, le mec m’annonce il dit que les nems arrivent, va faire ton sketch derrière...