Il y a deux ans, WeLoveComedy Magazine interviewait Panayotis Pascot, en pleins préparatifs de son spectacle. Aujourd'hui, à seulement 21 ans, il présente pour la seconde saison son seul-en-scène, Presque, une véritable pépite ! Rencontre avec un humoriste d'exception...
Tu as interviewé de nombreux artistes et ce, dès l'âge de 12 ans. Quel effet cela te fait-il d'être de l'autre côté du micro ?
C'est assez marrant ! Ce qui est cool c'est que maintenant des jeunes (enfin plus jeunes que moi quoi) viennent m'attendre à la sortie du spectacle pour une interview, ça je kiffe !
Tu dis que l'humour est un muscle qui se développe. Comment t'entraînes-tu ?
J'essaie de jouer tous les soirs sur des plateaux, en comedy club, pour roder, roder et roder, raturer, réessayer, changer, peaufiner etc. Je crois qu'il n'y a que comme ça que ça fonctionne.
Depuis la rentrée, tu es de retour sur scène avec ton spectacle intitulé Presque. Pourquoi avoir choisi ce titre ?
Parce que la vingtaine c'est le moment où on se cherche, on essaie de deviner le « vrai soi ». Et en fait grâce à mon coloc de 40 ans et mon père de 65 ans, j'ai compris qu'on ne se trouve jamais vraiment... On tend vers une version de soi, mais on n'y est jamais vraiment. On y est presque.
Louis Dubourg fait la première partie de ton spectacle. Comment l'as-tu rencontré ?
Au Paname. Je le trouve tellement fort, il m'impressionne à chaque fois. Plus il écrit des nouveaux trucs, plus ça m'impressionne !
A travers ton spectacle, tu racontes des moments de ta vie qui ont été gênants ou pour lesquels tu t'es senti mal à l'aise. Et sur scène, as-tu déjà été déstabilisé ?
Oh oui, ça fait maintenant trois ans que je fais de la scène, mais au début je me chiais dessus tout le temps avant, pendant et après un passage sur un plateau. J'ai déjà évidemment bidé, eu des gros doutes, des gros trous sur scène. Ça fait partie de ce métier, faut l'accepter, c'est le job.
As-tu une parade dans ces moments gênants ?
Parler aux gens et assumer ce qu'il se passe, ne pas essayer de le camoufler. Souvent ça crève l'abcès et après tu peux récupérer le public.
Tu racontes aussi dans ton spectacle des anecdotes très intimes, tu n'hésites pas à te mettre à nu. Pourtant tu dis que tu as toujours du mal à montrer tes sentiments dans ta vie personnelle. Comment expliques-tu ce décalage ?
[Rires] Je ne sais pas ce que ça veut dire « ne pas hésiter à se mettre à nu ». Je raconte juste des trucs que je vis, que je ressens en ce moment. Un spectacle c'est le débrief d'un instant T dans la vie d'une personne, en l'occurrence la personne qui fait le spectacle. Après, la vie professionnelle engage beaucoup moins de sentiments que la vie personnelle. C'était donc plus facile pour moi car je ne sais pas trop gérer mes émotions/sentiments. Je bosse là-dessus en ce moment.
Dans l'interview Moonwalk, tu expliquais : "lorsque je rencontrais une fille, j'avais tellement peu confiance en moi que je lui présentais mon presque moi". A quoi ressemble ce "presque moi" ?
Une version qui essaie de montrer l'inverse de ce que je ressens. Si je suis mal à l'aise, je vais en faire des caisses pour prouver que je suis à l'aise par exemple. Un enfant de 8 ans quoi...
Tu joues le rôle de Gaspard dans le nouveau film d'Yvan Attal, Mon chien stupide. Penses-tu avoir des points communs avec ce personnage ?
Aucun. Il est surfeur, cool, tout le temps énervé, tendu. Pas moi [rires].
Aurais-tu une anecdote à nous raconter sur les coulisses du tournage ?
Tellement je suis nul en surf, qu'ils ont dû me scanner en 3D pour mettre mon visage sur une doublure qui faisait du surf avec une sorte de truc vert sur la tête pour incruster ma tête.
Quels sont tes prochains projets ?
Là j'adapte mon spectacle pour les grandes salles à l'aide de Fary, qui me met en scène. Je fais 2 fois le théâtre Antoine en Janvier, c'est une salle très grande et classe donc va falloir bosser !
Merci à Panayotis d'avoir pris le temps de répondre à nos questions. Ne manquez pas son spectacle Presque au Grand Point-Virgule à Paris !
Crédits photo : LP/Olivier Corsan