Débarqué de Marseille pour tenter sa chance à Paris, Redouane Bougheraba est en train de se faire une place de choix dans la comédie hexagonale. Sur scène, il en impose grâce à son énergie débordante, sa gouaille et ses anecdotes hilarantes. Rencontre avec un humoriste qui monte en puissance.
Votre spectacle s’appelle « On m'appelle Marseille ».. Pourquoi ce titre ?
Quand je suis arrivé à Paris, c’était compliqué. Les gens arrivent à dire Arnold Schwarzenegger mais Redouane Bougheraba cela semble plus complexe. Après je ne sais pas par rapport à quoi. On m’a suggéré de changer de nom mais c’est mort. Du coup, par rapport à mon accent, on me disait toujours « Oh le Marseillais ! » ou « Oh ça va Marseille ? ».
D’ailleurs vous parlez de Marseille dans votre spectacle. Que représente cette ville pour vous ?
Marseille c’est le soleil, une équipe de foot qui a gagné la Champion’s League. C’est la ville où j’ai grandi, ce sont mes racines. J’ai commencé à jouer au théâtre Le Quai du rire mais je ne jouais pas beaucoup. Cela a vraiment démarré pour moi quand je suis arrivé à Paris en 2015. Tu progresses plus vite quand tu joues tous les soirs avec les meilleurs humoristes.
Comment s’est passée votre arrivée à Paris ?
Je suis arrivé en janvier 2015 pour m’installer définitivement. Lors de ma première scène au Paname, j’étais avec Fary et Booder. C'était deux jours après les attentats, donc l’ambiance était un peu bizarre. Sinon, je me suis aperçu que je perd petit à petit l’accent. Pour pallier à ça, je fais des cures le soirs. Je regarde des vieux films avec Fernandel ou sinon je regarde Les Marseillais à Miami. Tu regardes juste deux épisodes et ton accent revient direct.
Quelle est la différence entre les Parisiens et les Marseillais ?
Il y a une perception négative des deux côtés. Après si tu regardes dans le fond c’est pareil. La vraie différence se fait sur l’offre culturelle. A Marseille, la culture, c’est le stade et quelques théâtres. A Paris, il y a tellement de théâtres.
Quels sont les acteurs qui vous ont donné envie de faire du cinéma ?
Quand j’étais petit, c’était les films d’actions des années 90 avec Jean-Claude Van Damme, Arnold Schwarzenegger ou Sylvester Stallone. Il y a eu aussi De Niro, Brad Pitt ou Di Caprio. Celui que je met au-dessus, c’est Denzel Washington. Son jeu d’acteur, sa justesse, l’intensité dans son regard. On y croît. Le mec peut te faire croire qu’il a perdu son enfant la veille.
Quelle est votre anecdote la plus marquante sur scène ?
Un jour, je jouais en plein air et je suis tombé de scène. J’avais un projecteur dans les yeux, donc je ne voyais rien. Je n’ai pas vu le bord de la scène, donc je suis tombé. Je me suis éclaté par terre avec mon micro casque. Je hurlais de douleur et là au premier rang, il y a une spectatrice qui dit : « Oh putain, il est tombé comme une merde ».
Une autre fois, je devais jouer au Théâtre Bo Saint-Martin, mais j’ai eu un souci dans les transports et je suis arrivé en retard. J’ai demandé à Ahmed Sparrow qui faisait ma première partie de me remplacer. Il n’avait que cinq minutes pourtant ! Il a dû jouer pendant une heure, vu que j’ai fini avec deux heures de retard. Sans compter le jour ou une spectatrice a perdu sa dent et l’a avalé tellement elle rigolait.
Retrouvez Redouane Bougheraba en tournée dans toute la France et au Théâtre des Nouveautés à partir du 15 septembre.
