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Rencontre avec Djimo : « Le public a un super-pouvoir, il sent quand tu n’es pas sincère sur scène »

« Rien ne sert de courir, il faut partir à point ». Ce dicton, Djimo l’a bien compris. Celui que l’on surnomme la tortue a su prendre son temps pour préparer son spectacle : A 100%. Un seul-en-scène qu’il jouera exceptionnellement le 12 mars prochain à La Cigale. Rencontre.

Quel est votre premier souvenir lié à l’humour ? 

De toute ma vie ? Je crois que c’était aux dîners de famille où mon père cartonnait tout le monde [rires]. Ça me faisait beaucoup rire parce qu’il était vraiment sans pitié, surtout avec moi. Le seul qui n’y passait pas, c’était lui ! 

Vous faites une représentation exceptionnelle à La Cigale, comment vous sentez-vous à l’approche de cette date ?

Pour l’instant, ça va ! Cette date me paraît encore loin donc j’ai encore un peu de recul mais la semaine prochaine, je vais commencer à stresser. Je me connais, je stresse toujours à la dernière minute. C’est la Cigale quand même !

Que représente cette salle pour vous ?

C’est une salle mythique où tous les artistes confirmés jouent. C’est important de réussir cette scène ! J’ai déjà fait quelques passages à la Cigale mais c’était seulement des extraits de mon spectacle. Cette fois-ci, c’est le Djimo show ! 

Comment faites-vous pour pallier le stress ?

Je crois qu’on ne peut rien faire contre le stress. Même avec des exercices de respiration, tu es quand même stressé [rires]. Il faut prendre sur soi et se lancer ! 

Tourner avec Jean-Claude Van Damn, que demander de plus ?

Vous souvenez-vous de la première fois où vous avez joué votre spectacle ? 

En 2019, je reçois le premier prix au FUP (Festival d’Humour de Paris [n.d.l.r]). J’étais allé à ce festival sans avoir la prétention de gagner, je voulais seulement faire un passage et rentrer chez moi [rires]. Finalement, je remporte le premier prix. Trop bien ! Le deuxième prix est attribué à Charles Nouveau. Il gagne de l’argent. Incroyable ! Je me dis : « Si lui reçoit ce prix, qu’est-ce que je vais avoir pour le premier prix ? ». On me répond : « Toi, tu as une programmation d’un mois au Point Virgule ». Je me dis : « Ok super mais j’ai pas de spectacle…Pourquoi je ne suis pas deuxième ? » [rires]. 

J’avais un mois pour bosser. J’ai transformé les blagues que j’avais en tête et dans mes carnets pour en faire un spectacle. Cette première représentation au Point-Virgule était très lunaire [rires]. Ça partait dans tous les sens, il n’y avait pas de transitions. Mon metteur en scène m’a dit : « C’est pas mal hein, mais y’a encore beaucoup de boulot ».

 

Depuis trois ans, vous avez joué votre spectacle dans de nombreuses salles. Parmi toutes ces représentations, une date vous a-t-elle particulièrement marqué ?

Ma date au Théâtre du Gymnase. Je sortais tout juste de l’Apollo Théâtre et je commençais à jouer souvent mon spectacle. Dans le milieu de l’humour, certains professionnels se demandaient si j’étais capable de tenir une heure avec mon personnage. Je savais que pour la représentation au Théâtre du Gymnase, beaucoup de professionnels seraient présents. J’avais une petite pression. D’ailleurs, j’étais tellement stressé que je suis arrivé pile pour le début du show [rires]. Et ça s’est super bien passé ! 

Pour la date à La Cigale, promis je n’arriverai pas à la dernière minute. Je vais essayer d’en profiter un maximum !

Dans la précédente interview pour notre magazine, vous disiez vouloir rester authentique sur scène. Est-ce toujours votre leitmotiv ?

Le public a un super-pouvoir : il sent quand tu es faux et que tu n’es pas sincère sur scène.  J’essaie toujours de dire ce que je pense réellement. Et pour l’instant, ça marche [rires].

Je stresse toujours à la dernière minute

Vous avez trouvé votre mélodie de scène et votre personnage, identifiable immédiatement avec son bob sur la tête. Combien de bobs avez-vous aujourd’hui ?

J’en ai trop. Depuis que ça marche un petit peu pour moi, j’en reçois régulièrement. Je dois en avoir 200 ! Je ne sais pas encore lequel je choisirai pour la Cigale. Ce sera au dernier moment, je me dirai : « Hum, je prends celui-là ! Je sens bien son énergie » [rires]. 

 

Vous avez joué dans Le dernier mercenaire sorti sur Netflix. Comment était-ce de donner la réplique à JCVD ? 

C’était fou. J’ai grandi dans les années 90-2000. Pour nous, Jean-Claude Van Damn, c’était une star avec Stallone et Schwarzenegger. Alors tourner avec lui, que demander de plus ? Le mec, tu le croises sur le plateau, il te dit : « Merci mon frère » en te tapant l’épaule. Dans ta tête, t’es juste : « Jean-Claude Van Damn m’a touché le bras…». Ou quand il te demande : « ça va Djimo ? », toi, tu te dis : « Il me connaît frérot, il a dit mon nom ! Personne n’a vu ce qu’il vient de se passer ? Il a dit DJIMO, c’est sorti de sa bouche à lui » [rires]. C’est malade !   

Je l’ai rencontré en Ukraine. J'atterris à Kiev et le réalisateur m’appelle pour me dire que Jean-Claude veut me voir. Devant sa chambre, deux gardes du corps se tiennent devant la porte. Je leur explique que je viens voir Jean-Claude et ils me répondent : « Oui vas-y, entre Djimo ». Je me dis : « Attends, eux aussi ils connaissent mon nom ?»  [rires]. Et là, je vois JCVD qui m’explique qu’il a regardé mes vidéos. Je me dis : « Ok, il a tapé mon nom sur internet, oh la la ». On a parlé de Limoges, il m’a raconté comment il a commencé le cinéma, quand il a quitté la Belgique, etc. Le mec est vraiment chill. 

 

Qu’aimez-vous dans l’agent secret que vous interprétez dans ce film ? 

Les autres personnages étaient à fond pour retrouver les méchants. J’aimais que mon personnage soit un peu à côté de l’histoire, très décontracté. 

Vous avez aussi fait deux apparitions au cinéma notamment dans Les Méchants et Placés. Quels souvenirs gardez-vous de ces deux expériences ?

Les Méchants, c’est mon premier film, mon premier rôle. Je ne me rendais pas compte de ce que cela représentait. Le premier jour, j’ai pris conscience de l’importance de ce que cela voulait dire : tout passe par toi. Tu dois montrer toutes les facettes de ton jeu : triste, en colère, joyeux, etc. Le premier jour, j’arrive sur le tournage, je vois Roman Frayssinet, fin stressé aussi. Je regarde Mouloud Achour. En stress aussi. Je me dis : « Ah ouais d’accord, on part vraiment dans une aventure de stress alors » [rires].  Je me souviendrai toujours de ce premier jour où on s’est poussés tous les trois, en se disant qu’on allait donner le maximum de nous-mêmes ! 

Pour Placés, c’était différent. C’était plus chill parce que l’histoire ne tient pas sur toi. Quand on m’a casté, on m’a dit que j’étais la touche humoristique du film. Alors c’était moins de pression. Je faisais uniquement des blagues ! 

Vous avez également participé au tournage de la mini-série Desk aux côtés de Tokou. Comment s’est passé le tournage ? 

On était à Montreux. On a tourné cet épisode juste avant le gala. J’étais content parce que ça m’a permis de penser à autre chose avant de monter sur scène. On m’a expliqué le concept et après c’était surtout de l’impro. Tokou est hilarante. Je la connaissais mais on n'avait jamais tourné ensemble. Chaque prise se transformait en fou-rire ! 

 

Que diriez-vous aux personnes qui n’auraient pas encore vu votre spectacle pour leur donner envie de venir à la Cigale ?

Je pense que vous n’avez jamais vu un spectacle comme le mien [rires]. Il faut venir avant que ce soit trop tard et que je ne le joue plus jamais ! 

Quels sont vos prochains projets ?

La tournée du spectacle débute en septembre ! J’écris aussi un nouveau spectacle et un nouveau film. 

Réservez dès à présent votre place pour le 12 mars prochain à La Cigale. Retrouvez toutes les actualités de Djimo sur sa page Instagram et Facebook

 

©Photo de couverture : Lambert Davis

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