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Rencontre avec Sam's : « Je fonctionne beaucoup à l'humain »

Révélé au grand public avec sa performance dans la série Validé, Moussa Mansaly multiplie les projets devant la caméra. Alors qu'il est sollicité pour apparaître devant la caméra, il poursuit son autre carrière : celle de rappeur. Il a  même déjà sorti une dizaine de projets musicaux dont le dernier en date  Inspiré d'histoire(s) vraie(s). Pour cette interview, nous  avons  discuté de son album mais aussi des relations entre rap et comédie.

Quelle est la différence entre l’artiste Sam’s et Moussa Mansaly ?

Il n’y a pas de grande différence. Disons que Sam’s va plus en profondeur sur ce qu’il ressent, sur ce qu’il vit. Moussa c’est celui qui vit et Sam’s c’est celui qui raconte la vie de Moussa.

Depuis combien de temps ce projet de nouvel album était-il prévu ? 

J'ai travaillé pendant un an et demi. J’avais déjà enregistré une centaine de morceaux. Après la première saison de Validé, je ne voulais pas sortir quelque chose dans la foulée pour surfer sur la vague du succès de la série. D'autant plus que j'avais plusieurs projets qui étaient en cours . J’ai profité de la période du couvre-feu pour travailler à font cet album

Sam’s est celui qui raconte la vie de Moussa

Il y a beaucoup de featuring dans l’album, notamment avec Hatik, rencontré sur la série Validé. Est-ce un coup de cœur artistique ?

C’est un coup de cœur artistique mais aussi humain. Sur les deux plans, Hatik a une fragilité artistique et humaine qu’il parvient à retranscrire de manière très forte et très expressive. Je trouve cela fascinant. La façon dont il arrive à assumer ce personnage. Ce n’est pas tout le monde qui arrive à le faire. 

Vous avez cité Donald Glover aka Childish Gambino en exemple. Qu'avez-vous pensé de sa série Atlanta qui mêle les deux habilement ?

C’est la plus conceptuelle, c'est d’ailleurs la raison pour laquelle il a eu plein de distinctions notamment des Golden Globes et des Emmy Awards. C’est une série qui est très subtile et très fine sur le traitement de l’industrie du rap et de la société américaine. Pendant tout l’épisode du nouvel an chez Drake, tu ne sais pas si c’est vraiment chez Drake, il te laisse sans savoir. C’est très bien écrit. Il y a de super comiques de situation. Pour moi, c’est la série la plus aboutie sur le rap. Donald Glover arrive à prendre à contre pied tous les clichés sur le milieu du rap. Pour moi, ce qu’il a fait, c’est de la comédie d’auteur.

On peut voir aussi le cas de Paper Boi et sa supposée fortune..

Oui, tout le monde pense qu’il a réussi parce qu’il a fait des vues, alors qu’en vérité, il galère. C’est un phénomène qu’on retrouve pour beaucoup d'artistes actuellement, on pense qu’ils « mangent mieux » parce qu’il ont fait des vues alors que ce n’est pas le cas. 

Vous naviguez entre le rap et la comédie. D’ailleurs, vous avez déploré dans une interview le fait qu’en France, il est compliqué pour un artiste d’avoir plusieurs casquettes...

On a encore du retard là-dessus, même si les choses évoluent petit à petit. Si des rappeurs tournent au cinéma, on va leur proposer des rôles de rappeurs. Ceci est fait pour viser une certaine audience et un certain public. Cela commence à se démocratiser, il y a de plus en plus d’artistes qui passent derrière la caméra. Qu’on vienne du cinéma, de la musique, c’est de l’art. Dans d’autres domaines, certains artistes ont pu faire de la photographie et de la peinture plus facilement. Tant que tu parviens à exprimer tes sentiments. 

Quand j’écris un morceau, je peux adopter le point de vue d’un réalisateur.

Le même souci existe avec les stand-uppers qui n’est pas un art considéré encore à sa juste valeur. Ils ne sont pas toujours considérés comme de vrais comédiens.

Regardez la performance d’Hakim Jemili dans les deux saisons de Validé, il fait peur, il ne blague pas. Quand on fait du stand-up, on est encore cantonné à la rue. On prend parfois un stand-upper pour qu’il soit la caution comique du film. Quand tu livres une vraie prestation de comédien, on ne peut pas te considérer uniquement comme un stand-upper. Regardez Eddie Murphy, il vient du stand-up et pourtant il a eu des rôles où il ne ne vient pas pour faire le comique, notamment dans le flics de Beverly Hills. Il a joué dans des comédies mais il joue quelque chose et pas seulement pour faire le snipper de blagues. C’est aux stand-uppers de refuser ces rôles clichés. Pour ma part, je choisis les rôles, si cela raconte quelque chose. 

Dans le film Tout Simplement Noir ou la série Carrément Craignos de Jean-Pascal Zadi, vous aviez des rôles tout en autodérision. 

Dans Tout Simplement Noir, je fais une apparition dans le rôle d’un entraîneur de boxe gay. Dans Carrément Craignos, c’était marrant parce que le personnage que je jouais était fou. C’est quelqu’un qui fait peur, en même temps il n’est pas si méchant que cela. Dans ces deux cas, cela raconte des choses et tu prends plaisir à jouer.

En quoi le fait d'être rappeur aide à jouer la comédie et inversement ?

Cela aide pour l’interprétation, la projection. Quand j’écris un morceau, je peux adopter le point de vue d’un réalisateur. Quand tu tournes devant la caméra, mon expérience dans le rap me permet d'oublier qu’il y a du monde sur le plateau et d’aborder le jeu plus facilement. Surtout que j’ai commencé dans la comédie sans faire de cours.

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©FIFOU

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