Pendant deux semaines, le corps et le mouvement se sont invités au Paname Art Café, avec l'exposition « J'ai vu », de Yaman.
Yaman commence le breakdance à l'âge de 17 ans. Deux ans après il intègre le prestigieux groupe "WANTED" avec lequel il deviendra champion du monde en 2001. Il gagnera de nombreuses compétitions par la suite.
En 2008, il est appelé à danser et chorégraphier pour le "sticky and sweet tour" de Madonna. Il enchaînera ensuite une deuxième tournée mondiale avec le "MDNA tour". Il chorégraphie pour le cirque du soleil "KURIOS" et de nouveau pour Madonna sur sa dernière tournée "REBELHEART tour".
Il finira par s'acheter un petit appareil photo avec lequel il laissera le mouvement parler de lui-même à chaque cliché. Ça devient très vite son passe-temps favori, prendre en photo sans préparer sans calculer, il photographie comme il chorégraphie, pour lui l'un va avec l'autre.
À l'occasion de la clôture de l'exposition, nous avons rencontré Yaman, pour qu'il nous raconte son parcours, mais aussi son ressenti après sa toute première exposition...
Alors Yaman, cette première exposition, comment ça s'est passé ?
YAMAN : J'ai eu peur. C'est normal pour une toute première exposition. C'est bien beau de faire des photos sur Instagram, mais là c'était du concret. J'avais peur du rendu, de comment les photos allaient ressortir. Mais quand je les ai vues, j'étais vraiment content du résultat.
Oui parce qu'à la base, tu es danseur, c'est bien ça ?
Y. : Je suis danseur, j'en ai fait pendant 20 ans. Maintenant, je chorégraphie beaucoup, je joue aussi la comédie et je fais de la photo depuis quelque temps.
Donc prendre en photo le mouvement est venu naturellement ?
Y. : En fait, ce qui s'est passé, c'est que le mouvement, la danse tout ça, je le faisais en vidéo, à la télé, sur scène. Et puis quand j'ai eu un appareil entre les mains, (je me suis dit « la danse, le mouvement, qu'est-ce que ça donne, qu'est-ce que je peux en faire, si je le fige, et surtout sans trucage ») je me suis posé la question de ce que le mouvement pouvait rendre, ce que je pouvais en faire, si je le figeais, et sans trucage. Ça c'est mon truc, pas de photoshop, pas de montage. Déjà, je ne sais pas faire et ce n'est pas mon objectif.
Oui c'est vrai que parfois, on pourrait y croire, comme ta photo « Juste Prie » par exemple :
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Y. : C'est vrai, il y a pleins de personnes qui pensent que je truque mes photos. La danse que j'ai pratiquée pendant 20 ans, c'est du break, donc c'est très acrobatique. Je fais des accros, on tourne sur la tête, tu vois c'est athlétique comme sport. Donc ça, pour moi, c'est normal. (rires)
Tu as commencé par créer ton Instagram (@yam_sonite), qui comptabilise aujourd'hui de nombreux followers. Comment s'est acheminé le passage des réseaux sociaux à l'expo ?
Y. : Exactement, sur Insta, j'ai commencé à enchaîner pleins de photos un peu folles comme ça et j'avais pas mal de commentaires "À quand l'exposition ?!", de personnes que je ne connaissais même pas ! Au départ, je n'ai pas trop calculé. Et puis à force de relire ça dans les commentaires, je me suis dit, peut être que oui, peut être que je pourrais le faire.
Moi, j'ai peur de faire. Tout ce que je fais, j'ai peur de le faire. Mais même si j'ai peur, je vais le faire. C'est le challenge.
Y. : Mais j'ai kiffé. Le vernissage, quand j'ai vu le monde ! C'était la folie. En plus, il y a pleins de photographes pro qui sont venus. Il y a JR, le street artiste qui voulait venir voir l'expo, etc. Beaucoup de monde s'est intéressé. Et puis, je suis super content du rendu de mes photos. Maintenant, j'en ai pleins de nouvelles, que je vais tirer et exposer ailleurs. Peut-être d'ici l'année prochaine !
Des projets donc ?
Y. : Oui, du coup, j'ai rendez-vous dans des galeries. C'est top. Je vais voir, il y a rien de défini, mais ça avance petit à petit. En tout cas, j'étais vraiment content de faire ça au Paname, ça m'a fait rencontrer des gens, des nouveaux potes. C'est cool. Que du positif.
Et de nouveaux projets, c'est tout ce qu'on lui souhaite, parce que nous, des expositions de Yaman, on en redemande.
Retrouvez Yaman sur Facebook, Instagram et sur son site internet.