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Yacetom : "C’est un peu l’histoire de nos vies"

Ils se sont connus sur un court-métrage. Après des vidéos au format long, ils ont décidé de faire plus court et  balancer leurs productions sur leur page Facebook. Eux c'est Yacetom, Yac pour Yacim et Tom pour Thomas. Ces deux réalisateurs du net nous parlent entre autres de PNL ou des relations hommes-femmes et cartonnent avec déjà des millions de vues à leur compteur. Rencontre avec deux hyperactifs 2.0.

Comment vous vous êtes rencontrés ?

Tom : J’étais en école de ciné à l’EICAR. Lors de ma première année, j’ai rencontré Yacim sur un court-métrage de fin d’année d’une amie à moi, Yolande qu’on embrasse. C’était drôle, car Yacim était convoqué en tant qu’acteur. Lui s’attendait à venir sur un tournage de fou.

Yacim : J’ai vu l’annonce sur Cast prod qui est un site réservé aux professionnels. Je me rappelle qu’à l’époque je travaillais pour la société Autolib’. J’étais en train de conduire une voiture quand je me suis fait appeler par une assistante qui m’a proposé un rôle. Du coup, j’ai simulé une maladie au travail pour aller dans ce tournage de merde (rires) ou rien ne se passait et où il fallait attendre une heure entre chaque prise. Cela nous a laissé du temps mais on a pu sympathiser avec Tom.

Quand avez vous commencé à faire des vidéos sur Internet ?

Tom : On a commencé les vidéos avec Diego et Seb, deux autres mecs qu’on embrasse.  On avait fait une chaine Youtube qui s’appelait Black Moon Project. Les vidéos étaient plus longues et plus construites, style court-métrage mais cela ne marchait pas. Cela nous avait un peu saoulé. Après avec Yac’, on se voyait toujours un petit peu et on s’est dit « viens on fait duo », vu qu’on avait le même feeling. On voulait faire des trucs courts et simples. Après on est parti en vacances à Madrid et c’est là-bas que tout a commencé. C’est là-bas qu’on a crée la page Facebook et mis e des choses en ligne et qu’on s’est officialisé en tant que Yacetom. 

Yacim : On avait l’idée de le faire mais on était des rêveurs. Une femme a été déterminante dans notre projet c’est Fathia. Avant de partir en Espagne, elle nous a dit « C’est bon les gars, on y va ». On a tourné un sketch avec son téléphone. Après on a vu qu’on avait fait 50.000 vues pour nous c’était énorme. A Madrid, on rencontrait des gens qu’on faisait jouer avec nous. 

Tom’ : On recrutait beaucoup de filles espagnoles. On leur disait « Mets-toi là » pour leur faire tourner une vidéo.  On les filmaient deux secondes pour notre sketch. D'ailleurs, j’ai même pu rencontrer ma copine là-bas. 

Vous vous sentiez donc plus à l’aise sur le format court ?

Yacim : Le format long demande plus de travail, alors qu’on veut travailler de manière spontanée. Dès qu’on a une idée, on la tourne avec ce qu’on a. On pense faire des vidéos plus longues après.

Tom : On est sur Facebook, donc le public est différent que celui de YouTube. Sur Facebook, les gens ont moins de temps, il y a tellement de vidéos. Tellement de contenu, faut que cela défile tout de suite. Dès les trois premières secondes, faut que tu accroches un truc et qu’il y ait une blague. C’est pour cela qu’on met toujours des étiquettes en haut pour accrocher le public. Il faut une blague, puis une situation et une chute. 

Qu’est-ce qui vous inspire ?

Yacim : Il y a l’actualité bien-sûr mais aussi ce qu’on vit, ou ce que nous racontent les gens autour de nous. C’est pour cela qu’il y a beaucoup de sketches qui tournent sur les relations hommes-femmes. C’est un peu l’histoire de nos vies. On ne cherche pas un thème. Généralement quand on fait cela, cela ne marche pas très bien. On marche beaucoup à la spontanéité.  Tom : On écrit la trame de nos sketches mais on écrit rien. Au moment de tourner, on improvise.  Yacim : Par exemple, pour le sketch de Snapchat on connaissait le déroulement de la vidéo, après sur le coup on apporte des idées.  Comment vous fonctionnez pour faire vos vidéos ?

Tom : Quand on a une idée, on en discute. Ensuite, on programme le jour de tournage pour organiser le casting, le décor et les accessoires. Même si parfois quand on a une idée, on tourne sans attendre le jour même. 

Yacim : Cela a été le cas pour PNL, vu qu’on avait une perruque et un studio d’enregistrement à côté. Dès qu’on a plein d’idées, on les note sur un tableau. 

Justement, vous avez fait des vidéos sur PNL et Jul, avez vous eu des retours de certains fans qui peuvent être premier degré pour certains ?

Tom : Pour PNL on a eu un commentaire de Bryan je sais plus quoi qui était en mode. « Rien que les deux phrases que vous avez parodiées, ont plus de flow que votre carrière à vous, bande de fils de p*** ». Ensuite, j’ai cliqué sur le profil du type et j’ai vu un type de 14 ans avec des cheveux longs, je me suis dit. C’est pas grave. C’est pour cela que dans la vidéo on a mis « PS: On rigole ne nous tapez pas de toute façon vous ne savez pas où on habite ». On savait qu’on touchait à PNL. 

Yacim : Ce commentaire nous a marqués mais il y a eu seulement cela car les fans de PNL sont morts de rire. En plus, onn' est pas fan de cette musique mais il faut reconnaître qu’ils ont crée un truc orignal avec leurs sons et leurs clips. 

Tom : C’est vrai qu’on s’imaginait le matin ces mecs en train de se lisser leurs cheveux. Après nous on est des « putes à clique », donc ce qui marche on le parodie (rires)

Yacim : C’est vrai qu’ils ont crée une mode avec les cheveux longs. Il y a 10 ans un mec en cité qui débarquait avec les cheveux longs pouvait se faire frapper. Ils ont cassé les codes. Cela correspond à l’époque actuelle.

Vous avez toujours voulu faire de la comédie ou c’est quelque chose qui est venu sur le tard ?

Yacim : J’ai toujours aimé faire rire les gens tout en racontant des histoires, c’est mon kif. En fait, c’est le fait d’avoir une histoire dans la tête. Je viens de Maubeuge, dans le Nord. Là-bas l’audiovisuel, oublie. Soit tu fais du foot, soit tu fais un BEP, voire un BTS si tu es un bon élève. Les gens n’ont pas les informations à ce sujet. Quand tu vas sur Paris et que tu as ces infos, tu peux te dire    « Attends, l’histoire que j’ai de la tête, je peux l’écrire avec un stylo et en faire une vidéo ». J’ai fait cela spontanément, sans me dire que j’étais comédien.

Tom’ : J’ai également toujours aimé raconter des histoires, c’est pour cela que je me dirigeais vers la réalisation. A l’âge de 14 ans, j’ai commencé en faisant les sketches de la série Les Lascars avec des potes. On faisait cela avec un caméscope, même si on n'a jamais mis cela sur Internet. Jouer c’est venu lorsque je suis allé à l’école. Les choses dramatiques j’ai essayé mais je n’ai pas trop kiffé. 

Vous envisagez de monter sur scène, comme le Woop ?

Thomas : C’est un exemple de réussite pour nous. Ils sont passés de la vidéo à la scène. En ce qui nous concerne, on verra. Je ne sais pas si on se voit faire des scènes ouvertes. Pour l’instant on kiffe faire des vidéos. Faire des blagues sur scène c’est un exercice totalement différent. 

Yacim : On se tâte ! Cela pourrait être excitant mais si on fait cela, ce sera quelque chose de très travaillé. C’est une nouvelle étape mais on n’a pas encore terminé celle des vidéos. Il y a beaucoup d’humoristes. On ne sait pas ce qu’on ferait sur scène. 

Quelles sont vos références ?

Yacim : J’aime beaucoup Alban Ivanov. Après, j’aime beaucoup des trucs à l’ancienne comme Pierre Richard ou Louis de Funes. J’aime aussi les films américains à l’ancienne comme Ya-t-il un pilote dans l’avion ? Sinon Dieudonné. Je ne parle pas de l’homme ça c’est une autre histoire mais en tant qu’artiste .  Dans un tout autre domaine je dirais Laurent Baffie. Tu le mets face à n’importe qui, même des rappeurs il les finit. Trop fort Baffie ! 

Tom : En Américain, en tant que réalisateurs il y a Steven Spielberg mais également Martin Scorsese. Niveau réalisation et sensibilité, je kiffe tous ses films. C’est lui qui m’a donné envie de faire du cinéma, notamment sa manière de faire des plans. C’est un truc de fou. Pour revenir à la vidéo, j’aime bien ce que font les Viners comme Curtis Lepore ou Lele Pons. Ils m’inspirent beaucoup, ils sont en avance et vont au bout de leur truc. Pour les français : Golden Moustache, Studio Bagel avec notamment Ludoc qui a emmené un style de réalisation original, il m’a inspiré. Mister V que j’adore. Camelot et Camera Café en termes d’écriture et de mise en scène c’est une référence. 

Enfin pour terminer l’anecdote qui vous a le plus marqués ?

Tom : On avait rencontré une fille dans une chicha à Madrid. En sortant, on lui a dit « Viens on tourne une vidéo vite fait ». Elle accepte. Après la vidéo, elle voulait rester avec nous mais pas nous. Du coup, on a du simuler un appel d’un pote Thierry qui avait oublié ses clés. Elle ne voulait pas lâcher l’affaire et on l’a accompagné au métro pour s’assurer qu’elle parte. Paola, si tu nous lis, on ne t’oublie pas (rires).

 

Retrouvez toutes les créations de Yacetom sur leur Facebook. Ils sont aussi sur Instagram et sur Twitter 

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