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AZ : "l'humour se rapprochait le plus de ce que je voulais faire"

24 Avril 2023

C'est derrière la caméra de son smartphone, qu'AZ s'est fait connaître sur les réseaux sociaux avec ses parodies hilarantes de chanteurs. L'humoriste est aujourd'hui sur le devant de la scène. Interview avec un jeune artiste espiègle et facétieux.  

Dans ton spectacle, tu dis qu’avant d’être humoriste, tu étais préparateur de commande chez Nespresso et que tu as enchaîné d’autres petits boulots. Mais qu’est-ce qui t’a donné envie de monter sur scène ?

Je me suis donné envie tout seul [rires]. J’étais drôle dans la vie de tous les jours et j’aimais tout tourner en dérision, alors je me suis dit : « Pourquoi pas en faire mon travail ? ». Les métiers où tu travailles de 9h à 17h, ça ne m’intéressait pas trop. Je voulais faire quelque chose d’artistique et l’humour se rapprochait le plus de ce que je voulais faire.

Tu disais dans une interview pour QCLTUR que c’est plus facile d’écrire pour les autres parce que c’est plus simple de voir ce qu’ils reflètent. Et que c’est plus dur de voir ce que tu reflètes toi, tout seul …

Bien sûr ! Quand je vois quelqu’un jouer sur scène ou que je regarde ses vidéos, j’arrive plus facilement à cerner son délire. Et c’est alors plus simple d’écrire pour lui.

Et puis, on a toujours plus d’autocritique envers soi-même. Je suis très perfectionniste et j’ai du mal à essayer quelque chose. Même si je suis aussi perfectionniste quand j’écris pour quelqu’un, je me dis plus simplement : « Il est capable de faire ça ».

Pour qui as-tu déjà écrit ?

J’ai écrit pour Camille Lellouche, les pastilles qu’elle faisait dans Quotidien (Face Cam [n.d.l]), les ITW de CAM et son Marrakech du rire.

Et pour quel artiste aimerais-tu écrire ?

Je ne sais pas, je n’ai pas d’idées précises. Je marche beaucoup au feeling, alors il faut que ce soit quelqu’un avec qui je m’entends bien, qui me fasse rire et surtout qui se rapproche de mon humour.

Comment l’écriture de ton spectacle s'est-elle déroulée ?

Très bien ! J’avais commencé à écrire les 15 premières minutes et puis j’ai rencontré Laurent Junqua qui est devenu mon producteur et mon co-auteur. Ensemble, on a écrit tout le spectacle.

Quel souvenir gardes-tu de ta première scène ?

C’était dans un café près du boulevard Bonne Nouvelle, où il y avait une petite scène. J’ai encore l’enregistrement sur mon téléphone ! Je n’ai pas eu une première scène trop compliquée, ça n’a pas été un bide tout le long. Forcément, c’était pas bon parce que je n’avais pas du tout les bonnes vannes, pas le bon rythme, pas la bonne voix. Mais c’était pas catastrophique, ça ne m’a pas traumatisé.

J’en garde un bon souvenir et ça m’a conforté dans l’idée de faire de l’humour ! 

Il y a trois ans, tu as participé au Jamel Comedy Club. Que retiens-tu de cette expérience ?

Que du bien ! Qui ne rêverait pas de faire le Jamel Comedy Club ? Surtout à l’époque ! C’est l’une des scènes de stand up les plus connues en France et c’est toujours une ligne de plus dans son CV.

J’ai aussi acquis beaucoup d’expérience. Quand tu joues là-bas, tu comprends vite que ça ne sera pas facile. Le public est assez exigeant, moins indulgent qu’au Paname. Les gens qui viennent au Paname savent qu’ils vont découvrir de nouveaux artistes, des gens qui essaient. Là-bas, il faut que ce soit carré directement parce que les gens paient 37 balles et qu’ils ont vu l’émission à la télé donc le public veut vraiment du lourd tout de suite.

Et tu n’avais que 21 ans quand tu l’as fait…

Oui mais mon passage a bien marché, il y a eu trois millions de vues sur YouTube ! J’étais très content !

https://www.facebook.com/azdrole/videos/1301827626573210/

Dans ton spectacle, tu dévoiles ta passion pour les séries et les documentaires/reportages. Quelle série as-tu regardé récemment ?

En ce moment, je regarde une série sur Netflix qui s’appelle Ozark. C’est un mec qui blanchit de l’argent pour un trafiquant de drogue et qui se retrouve dans une histoire rocambolesque avec sa famille qu’il est obligé d’embarquer à l’autre bout de la terre.

Après, Breaking Bad reste une de mes séries préférées !

Que dirais-tu aux personnes qui ne l’auraient pas encore vue, pour leur donner envie de la regarder ?

Si vous aimez comme moi les séries qui collent à la réalité, il faut que vous regardiez Breaking Bad. Même si dans cette série, ce qui arrive au mec est totalement ouf et que ça n’arrive pas à tout le monde, on se dit quand même que c’est possible. On s’attache à un mec hyper lambda, un prof de physique-chimie, qui se transforme en… je vais pas spoiler pour ceux qui l’ont pas vu mais qui devient… Batman ! [Rires] Faut absolument la voir !

Tu réalises beaucoup de vidéos sur instagram où tu parodies des chanteurs, en particulier de rap français. Selon toi, qu’est-ce qu’un bon rappeur ?

Ça peut être plusieurs aspects. Il y a des rappeurs que j’aime beaucoup et pourtant les paroles sont très peu profondes mais la mélodie m’embarque. Par exemple, Keblack. J’aime beaucoup ses mélodies et la manière dont il envoie les mots. Après les paroles ne sont pas très profondes, ça me retourne pas la tête quand j’écoute ses chansons. J’ai un sketch sur lui d’ailleurs dans mon spectacle !

Il y a des rappeurs avec des textes plus profonds comme Kery James ou Youssoupha, que j’aime beaucoup aussi. Tu as souvent des prises de conscience en les écoutant, il y a des messages derrière chaque son !

Quelle musique as-tu le plus écouté dans ta playlist ?

En ce moment je suis un peu sur une chanson de ieuv, qui date des années 60. C’est A Song For You de Donny Hathaway. Elle tourne en boucle dans ma playlist ! Et Soldat d’Aya Nakamura aussi. C’est deux écoles différentes !

Que ressens-tu en écoutant ces chansons ?

Je suis un peu un lover en musique alors j’aime bien les chansons qui sont un peu tristes. Quand tu les écoute dans la rue, tu penses à ta vie, tu regardes le trottoir, ... [rires]. J’aime bien les musiques qui me procurent une émotion. Et la seule émotion qu’elles arrivent à me procurer c’est la mélancolie.

Les musiques qui bougent, ça me soûle un peu. Et les musiques joyeuses ne me rendent pas forcément joyeux. J’aime beaucoup les musiques tristes, les films tristes, etc mais je suis très très heureux ! [Rires]

As-tu d’autres projets en vue ?

Faire mon spectacle et que ça cartonne ! Faire des grosses salles et une tournée, c’est le projet principal. Sinon, je suis en train d’écrire un film avec Laurent Junqua !

Merci à AZ d'avoir pris le temps de répondre à nos questions. Retrouvez sur scène avec son spectacle Exister très prochainement. 

Et si vous souhaitez lire notre chronique sur son spectacle, cliquez ici 

Crédits photo : Stéphane Kerrad