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L’univers étourdissant de Fakear

Théo Le Vigoureux alias Fakear est le petit prodige de l’électro français.

Il enchaîne depuis 4 ans les salles et festivals à travers le monde. À l’image de ses influences telles Bonobo, Flume ou Flying Lotus, Fakear a le don d’enivrer son public de sonorités mêlant world music et beat électro/hiph-hop. Le 25 mars, il sortait la Lyric vidéo de son nouveau titre Silver. A cette occasion, le We Love Comedy mag a voulu en savoir un peu plus sur le phénomène Fakear. Portrait.

WLCM : Ta carrière évolue de manière exponentielle depuis quelques années. Tu voyages beaucoup et tu remplis de belles salles. Comment vis-tu cette ascension ?

FAKEAR : C’est bizarre, c’est pas très humain d’avoir d’un seul coup tant d’attente de la part de tant de gens. C’est super grisant, ça donne de la confiance en soi mais c’est aussi quelque chose avec lequel il faut être super vigilant pour ne pas tomber dans l’écueil de se protéger avec ce masque, même dans la vie de tous les jours. C’est pour ça que quand je ne bosse pas pour Fakear, je me coupe vachement de tout. Je n’habite plus Paris, je suis loin, dans la campagne suisse.  Au final Fakear c’est génial! Tout le monde t’aime, tout le monde te dit «c’est super ce qui t’arrive, t’as du succès donc t’es un gars super et tu as du talent» alors que c’est complètement faux ! Si le succès était un indicateur de talent ça se saurait. C’est un truc hyper lourd à porter en fait et il faut réussir à s’en débarrasser. Il y a toujours un moment où quand je rentre, j’ai besoin d’une heure pour souffler. Et après je peux me consacrer à autre chose.

WLCM : L’électro est-ce d’après toi un style musical, plus international, plus facile à exporter ?  Penses-tu que la scène électro apporte cette liberté à la musique française ?

F. : La musique française est surtout complètement enchaînée par son coté «français». Les paroles, c’est le truc qui fait que ça s’exporte vachement moins. Comme il n’ y a pas trop de paroles dans la musique électro, elle peut facilement s’exporter en dehors des frontières.

WLCM : Beaucoup de musiciens français partent ailleurs en Europe ou dans le monde pour évoluer. Pour toi est-ce que la tradition musicale française a été un obstacle ? Comment te sens-tu en France vis-à-vis de ta musique ?

F. : On est sur une île en France, niveau musical. Du coup,  pour sortir de la France, il ne faut pas espérer quelque chose des acteurs français. Les acteurs français sont très bons pour la France, mais c’est tout. Ce qu’il s’est passé pour moi c’est que je n’avais pas de manager jusqu’à il n’y a pas très longtemps parce que j’attendais d’avoir un manager qui serait soit un mec ultra familier aux autres marchés mondiaux, soit anglais ou américain. Aujourd’hui j’ai un manager anglais, et un français. Mais pour l’instant en France Fakear c’est cool, ça a un certain poids. Du coup, je suis quand même plus à l’aise aujourd’hui avec la France qu’ailleurs.

© Tom Oxley

© Tom Oxley

WLCM : Comment as-tu envie qu’on savoure ta musique ?

F. : Je fais de la musique que tu écoutes si tu as envie d’être joyeux mais aussi si tu as envie d’être triste. J’ai envie de faire un truc assez polyvalent. Moi si j’écoute ma musique ou si j’écoute la musique de mes potes dans le même délire, c’est assis dans mon canapé pour chiller, ou alors dans les transports ou dans le bain. Mais ce n’est pas vraiment une musique qui est créée pour faire danser. C’est plus une musique qui est faite pour vivre et pour véhiculer des émotions.

WLCM : Quel est l’humoriste qui te fait plier en quatre ?

F. : Benoît Poelvoorde! Tout me fait rire, même sa gueule. Ce sont plus des acteurs qui me font rire. Yollande Moreau, François Morel… Ou des mecs comme par exemple les Deschiens, les Inconnus, les Nuls.

WLCM : Qu’est-ce-que tu regardes quand tu as envie de te poiler ?

F. : Euh.. c’est arrivé près de chez vous (rire). J’ai un humour super cynique en fait. Ou des films du cinéma belge… L’humour belge me fait trop rire.

WLCM : Ta série comique préférée ?

F. : Chuck ! C’est l’histoire d’un geek en informatique qui se retrouve avec toutes les données de la CIA et de la NSA dans la tête parce qu’il a une mémoire de ouf. Du coup, il devient un protégé du gouvernement américain et c’est trop bien.

WLCM : Tu écoutes quoi en ce moment ?

F. : C’est toujours compliqué ça comme question, parce que j’écoute autant des mecs comme Jon Hopkins que Bonobo ou les Casseurs Flowters, Stromae… J’aime pas trop les gens qui disent «j’écoute un peu de tout» mais en fait je fais complètement partie de cette catégorie.

 

Sortie le 25 mars : Fakear // Silver 

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