Fabrice Luchini joue actuellement son seul-en-scène au Théâtre des Bouffes Parisiens. Intitulé Conversations autour des Portraits et Autoportraits, le spectacle offre au public une série de croquis drôles et émouvants.

« Tout esprit profond avance masqué ». C’est par cette citation de Nietzsche que Fabrice Luchini entame son soliloque. Dans la bouche du comédien, cette phrase de philosophe se transforme en punchline. Le ton est donné. Fabrice Luchini va transformer son auditoire en une somme d’individus captivés et attentifs, du premier mot à la dernière phrase.

Dans Conversations autour des Portraits et Autoportraits, Fabrice Luchini nous parle de Gaston Gallimard, Jean Genet et Jean Cocteau, dépeints par Jean Cau dans son essai Croquis de mémoire. Au cours du spectacle, le comédien reprend les mots durs de Rimbaud envers Verlaine et revient sur les descriptions ravageuses de Charles Baudelaire.

Conteur hors du commun

Durant ce seul-en-scène, on rit souvent. Mais à d’autres moments, l’émotion nous saisit comme lorsque Fabrice Luchini évoque avec gravité l’écrivain Philippe Lançon, rescapé de Charlie Hebdo, qui a fait le portrait émouvant de la chirurgienne qui l’a refiguré.

Le comédien offre à l’assemblée un florilège de sensations diverses, versées au goutte à goutte par l’artiste à l’oreille de chacun. Talent naturel, travail acharné et génie de l’observation font de Fabrice Luchini un conteur à l’aura unique, capable de rallier par les mots n’importe quelle assistance.

Retrouvez Fabrice Luchini dans son seul-en-scène Conversations autour des Portraits et Autoportraits au Théâtre des Bouffes Parisiens.

©Joel Saget